Pourquoi appeler un éducateur canin ?
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Très tôt, le chien sait ce qu’il doit faire et ce qui lui convient : il détient les aptitudes destinées à assurer sa survie ainsi que celles de son espèce.
Pour partager notre quotidien, il a dû accepter une énorme quantité de compromis, jusqu’à inhiber certains comportements essentiels à sa survie en milieu naturel, tels la prédation et la garde.
L’éducation canine doit apporter au partenaire humain la possibilité d’intégrer son animal dans la société humaine, en plus de la connaissance et du respect de ses besoins.
Elle n’est utile que pour l’homme, le chien n’en a pas besoin, il a appris, de sa mère, à vivre socialement selon les critères de son espèce.
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L’éducation canine est la mise en oeuvre des moyens propres à assurer l’apprentissage et le développement du chien.
Ces moyens sont :
- éducation sportive (loisir),
- dressage spécifique (maître-chien en décombres par exemple),
- obéissance (développement psychique),
- sociabilité (intégration dans la société humaine).
L’éducation canine est un bon outil si elle est utilisée dans le but de renforcer une relation hiérarchique existante.
Elle renforce la position dominante de l’homme sur son chien mais ne la crée pas.
Elle peut parfois être dangereuse dans le cas contraire. Elle n’a donc de sens et d’intérêt que lorsque la relation hiérarchique homme/animal est intégrée et effective.
L’éducateur canin peut donc mettre son approche au service de celui qui souhaite avoir un bon contrôle sur son chien pour la marche au pied, le rappel, les ordres tels « assis », « couché »…
Elle permet donc d’obtenir du chien une obéissance à un certain nombre d’ordres précis.
Elle propose au maître d’utiliser des méthodes de conditionnement pour obtenir de l’animal une réponse immédiate à des ordres appris et souvent répétés.
Elle est positive car c’est un moment consacré entièrement au chien et donc, en ce sens, elle renforce la relation.
Mais elle peut avoir un effet dévastateur s’il y a, par exemple, anxiété de séparation du chien. Dans ce cas, renforcer la relation par le biais de l’éducation canine aggrave la situation car la solution est dans le détachement.
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Contrairement à une idée reçue, l’éducation canine est également inadaptée pour résoudre les problèmes de hiérarchie : le maître confond souvent hiérarchie avec autorité, obéissance…
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Elle peut être dangereuse s’il y a des dysfonctionnements au sein de la relation homme/chien en particulier dans le cas de chiens dominants qui se retrouvent dominés dans le cadre de la seule séance d’éducation canine.
Le chien, obéit à des ordres car dans ce contexte précis, il n’a pas le choix : il est tenu en laisse et se trouve souvent sous la menace d’une sanction.
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Ce n’est pas parce qu’il va obéir sur un terrain d’éducation canine qu’il va être soumis de retour à la maison.
Au contraire cela va générer une situation d’incompréhension qui risque de perturber son comportement.
L’éducation canine mise en œuvre pour des problèmes graves tels que les phobies, l’agressivité, les syndrômes de privation, les états anxieux…peut installer un semblant de rémission dans l’instant.
L’animal est alors prédisposé à des psychopathologies comportementales graves et dangereuses pour son environnement futur dès que son système neurophysiologique s’affaiblit.
En vieillissant, on peut assister à des dépressions importantes liées à une pratique inadaptée de l’éducation canine.
Chaque pratique doit être adaptée à la situation en cause.
On peut donc dire que l‘éducation canine peut être positive et efficace dans certains cas et inefficace voire dangereuse dans d’autres.
Elle doit être intégrée dans l’ensemble des activités à entreprendre avec le chien et son partenaire humain et intervenir au bon moment.
Il est donc primordial de s’adresser à un professionnel compétent et honnête qui connaîtra ses limites et orientera vers les techniques adaptées à chaque cas d’espèce.
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Le fait d’utiliser l’éducation canine pour « dresser » un chien au mordant ou à la défense peut dénaturer son caractère et le rendre anxieux, confus ou farouche. Un tel chien perd facilement la notion de ses limites et peut devenir dangereux pour son entourage.
La génétique, l’incompréhension des comportements du chien, l’ignorance de son « mode d’emploi », ses frustrations, le manque d’exercice et d’exutoires, l’éducation inappropriée ou le dressage à la défense sont autant de facteurs qui contribuent à la détérioration de sa personnalité.
Or, de toutes ces causes, pas une ne relève du chien ; elles sont toutes à attribuer à l’homme.